Yves Jeanmougin, anciene tuilerie des Milles, détail, 2008.Mémoire du camp des Milles 1939-1942

Partout il y avait des débris de briques et de la poussière de briques, même dans le peu que l’on y donnait à manger. Cette poussière rouge pénétrait jusque dans les pores de la peau. On avait l’impression d’être destinés à devenir débris de briques.

Max Ernst
Max Ernst, Écritures, avec cent vingt illustrations extraites de l’œuvre de l’auteur, Gallimard, 1970

Nous sommes arrivés un millier à peu près. Nous soulevions en marchant un énorme nuage de poussière – la poussière de brique, de la terre, de la paille – et ma première vision en entrant dans ce camp a été, à travers cette espèce de brouillard, un peu à l’écart comme une apparition irréelle, le visage de Max Ernst.

Ferdinand Springer
Emmanuelle Foster, Ferdinand Springer, Ides et Calendes, 1995

Mémoire du camp des Milles Après trente ans de combat contre l’oubli et un vaste projet de réhabilitation, le Site-Mémorial du Camp des Milles ouvre ses portes en 2012 comme haut lieu d’éducation citoyenne et de culture. Seul camp français d’internement et de déportation encore intact, porteur de traces lisibles de ce passé, le camp des Milles vit passer plus de 10 000 personnes d’une quarantaine de nationalités de 1939 à fin 1942. Lié à l’une des périodes les plus sombres de notre histoire, cet ancien site industriel est un élément majeur de la mémoire et de la culture européennes.

Ouvert sous la Troisième République en septembre 1939 dans une tuilerie entre Aix-en-Provence et Marseille, le camp des Milles est dans un premier temps un camp d’internement pour les ressortissants allemands et autrichiens résidant dans le midi de la France. La plupart sont des antinazis, juifs pour beaucoup, qui ont fui le Reich allemand dès 1933. Nombre d’entre eux sont des intellectuels : Lion Feuchtwanger, Walter Hasenclever, Franz Hessel… ou des artistes : Hans Bellmer, Max Ernst, Ferdinand Springer… À l’automne 1940, sous le régime de Vichy, le camp des Milles devient un camp d’internement et de transit pour tous les étrangers, notamment une grande partie de l’intelligentsia européenne et les anciens des Brigades internationales d’Espagne transférés des camps du Sud-Ouest. En août-septembre 1942, dans le cadre de l’extermination nazie et avant même l’occupation de la zone libre par les Allemands, plus de 2 000 hommes, femmes et enfants juifs sont déportés par le gouvernement de Vichy du camp des Milles vers Auschwitz via Drancy.

En ouverture, Alain Chouraqui, président de la Fondation du Camp des Milles – Mémoire et Éducation, présente les enjeux et les missions du Site-Mémorial du Camp des Milles, devant oeuvrer tout particulièrement auprès des jeunes générations. L’historien Robert Mencherini retrace les trois périodes du camp (internement, transit, déportation) dans une synthèse étayée de nombreux documents d’archives et de témoignages d’époque. Angelika Gausmann, sociologue de l’art, analyse le travail des artistes pendant les années d’internement à partir de leurs œuvres les plus symboliques et notamment les peintures murales. Immergé dans la tuilerie avant sa transformation en mémorial, le photographe Yves Jeanmougin capte l’esprit du lieu et en restitue toute la force évocatrice en écho à la voix des internés et des déportés, à travers un important portfolio en noir et blanc. L’historien Olivier Lalieu, responsable de l’aménagement des lieux de mémoire au Mémorial de la Shoah, décrit la grande richesse des contenus et des expositions permanentes proposés au public, qui mettent également en lumière des destins individuels parmi les plus emblématiques. L’Atelier Novembre, lauréat du concours européen pour la réalisation du Site-Mémorial, expose les choix qui ont présidé à la requalification de cet ensemble industriel en lieu de mémoire, dans un constant souci de préservation des espaces historiques et des nombreuses traces laissées par les internés (décors, dessins, écrits), mises au jour après un patient travail de recherche patrimonial.

Lire un extrait du texte de Robert Mencherini.

Lire un extrait du texte d’Angelika Gausmann.

Lire un extrait du texte d’Olivier Lalieu.

Lire un extrait du texte de l’Atelier Novembre.

Couverture du livre Mémoire du camp des Milles 1939-1942
Illustration de couverture : Hans Bellmer
Pour un aperçu du livre
(séquence Flash)
cliquer sur la couverture.


Mémoire du camp des Milles 1939-1942

Photographies
Yves Jeanmougin

Textes
Robert Mencherini
Angelika Gausmann
Olivier Lalieu
Atelier Novembre


Préface de Alain Chouraqui

Les photographies publiées dans ce livre ont été prises entre 2008 et 2012.

Livre relié 27 x 27 cm / 240 pages / 360 illustrations n & b et couleur
Métamorphoses / Le Bec en l’air (2013)
ISBN 978-2-916073-93-4

29 €

Également disponible en version anglaise :
Memory of the Camp des Milles 1939-1942

Édition réalisée en partenariat avec :

Logo de la FCMME et lien vers le site web du Site-Mémorial du Camp des Milles

et avec le concours du :

Logo du Mémorial de la Shoah

Cet ouvrage est disponible au Site-Mémorial du Camp des Milles
et en librairie ou directement auprès de :


Métamorphoses
Friche la Belle de Mai 41 rue Jobin 13003 Marseille

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meta@metamorphoses-arts.com

Initiée par le photographe Yves Jeanmougin et produite par Métamorphoses, l’édition Mémoire du camp des Milles a été réalisée en partenariat avec la Fondation du Camp des Milles – Mémoire et Éducation, avec le concours du Mémorial de la Shoah, et avec le soutien du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, du Conseil général des Bouches-du-Rhône, de la Ville de Marseille et de la Friche la Belle de Mai.

Cette édition a également bénéficié de la précieuse participation des Archives départementales des Bouches-du-Rhône, de l'United States Holocaust Memorial Museum, de l'Association philatélique du pays d'Aix, ainsi que de nombreuses familles d'internés et de déportés et de collectionneurs privés.