Charles Paulmyer, camp des Milles, 1939.

Internement, transit, déportation
Robert Mencherini Historien

Dans les premiers jours de septembre 1939, le gouvernement français décrète l’internement des Allemands et Autrichiens habitant en France : depuis la déclaration de guerre entre la France et l’Allemagne, ils sont devenus des « sujets ennemis ». Beaucoup d’entre eux, qui ont fui le nazisme, résident dans le Sud-Est. Dans la 15e région militaire – qui correspond à l’actuelle Provence-Alpes-Côte d’Azur plus l’Ardèche et le Gard –, leur principal lieu d’internement est une tuilerie, au sud d’Aix-en-Provence, à la sortie du hameau des Milles.

L’usine, fermée depuis deux ans, appartient à la famille Rastoin et à la Société des Tuileries de la Méditerranée. Desservie par la petite gare des Milles, elle comprend un vaste bâtiment principal de trois étages et de nombreuses annexes sur 46 800 m2 de terrain. Réquisitionnée, puis cédée à bail à l’État, elle est entourée de barbelés et aménagée de manière très rudimentaire par les militaires du 4e bataillon du 156e régiment régional, venus de Privas et, pour l’essentiel, ardéchois. Commandés par le capitaine Charles Goruchon, ces militaires assurent ensuite la surveillance et la gestion du camp jusqu’à la défaite de 1940.

Né des circonstances, le camp des Milles est modelé par l’évolution de la guerre et les bouleversements intervenus en France. De septembre 1939 à la fin de l’année 1942, il remplit successivement trois fonctions distinctes. D’abord utilisé, sous la Troisième République, pour interner des « sujets ennemis » pendant les hostilités, il devient à l’automne 1940, sous le gouvernement de Vichy, un camp d’internement et de transit pour les « indésirables » étrangers souhaitant quitter la France. Puis, en août-septembre 1942, il sert de lieu de regroupement des Juifs considérés comme étrangers, hommes, femmes et enfants, livrés par les autorités françaises aux Allemands, en vue de leur déportation dans les camps d’extermination.

Lire un extrait du texte d’Angelika Gausmann.

Lire un extrait du texte d’Olivier Lalieu.

Lire un extrait du texte de l’Atelier Novembre.

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Mémoire du camp des Milles 1939-1942

Photographies
Yves Jeanmougin

Textes
Robert Mencherini
Angelika Gausmann
Olivier Lalieu
Atelier Novembre


Préface de Alain Chouraqui

Les photographies publiées dans ce livre ont été prises entre 2008 et 2012.

Livre relié 27 x 27 cm / 240 pages / 360 illustrations n & b et couleur
Métamorphoses / Le Bec en l’air (2013)
ISBN 978-2-916073-93-4

29 €

Également disponible en version anglaise :
Memory of the Camp des Milles 1939-1942

Édition réalisée en partenariat avec :

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et avec le concours du :

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Cet ouvrage est disponible au Site-Mémorial du Camp des Milles
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Métamorphoses
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Robert Mencherini Historien, Professeur honoraire d’université en histoire contemporaine, Robert Mencherini est spécialiste d’histoire politique et sociale, de l’histoire de la Résistance, de Vichy et du mouvement ouvrier. Membre du conseil scientifique et du conseil d’administration de la Fondation du Camp des Milles – Mémoire et Éducation, il est aussi chercheur associé à l’UMR TELEMME (Maison méditerranéenne des sciences de l’homme / Université de Provence). De sa riche production ressort notamment la tétralogie Midi rouge, ombres et lumières, Une histoire politique et sociale de Marseille et des Bouches-du-Rhône de 1930 à 1950, Éditions Syllepse (2004, 2009, 2011, 2013).