Raymond-Raoul Lambert, président de l’UGIF (Union générale des Israélites de France), Marseille, 1941.

Histoire, mémoire, muséographie
Olivier Lalieu Historien

Les expositions se devaient d’abord de retracer en toute fidélité l’histoire du camp des Milles et de ses annexes en Provence, en distinguant nettement les trois périodes qui la jalonnent. Ouvert sous la Troisième République pour l’internement des ressortissants des « puissances ennemies » de la région de Marseille en septembre 1939, le camp des Milles devient sous le régime de Vichy un camp d’internement pour les « indésirables » et de transit pour les internés susceptibles d’émigrer vers l’étranger. Une troisième période s’ouvre en août et septembre 1942. Les lieux servent au criblage de plus de 2 000 hommes, femmes et enfants juifs raflés et internés en vue de leur déportation par les nazis vers le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, via le camp de Drancy, avec la complicité de l’État français. Avant l’occupation des lieux par l’armée allemande au cours de l’hiver 1942-1943, la gestion du camp incombe aux seules autorités françaises, marquée toutefois par les passages des commissions Kundt en août 1940 et Dannecker en juillet 1942. Sinon, les seuls Allemands présents auront été les internés. Cette histoire n’est donc pas linéaire. Elle est portée par deux régimes politiques et relève de logiques différentes. Si la privation de liberté n’est jamais un acte neutre, ses conséquences furent funestes à la fin de l’été 1942 pour les Juifs déportés.

Le parcours est donc construit sur l’enchaînement chronologique de ces trois phases, sur les continuités comme sur les ruptures. Ainsi, les internés juifs représentèrent le groupe le plus important entre 1939 et 1942, bien que la raison de leur détention ne fût pas la même selon les époques. Toutefois, le parcours muséographique retrace bien le destin de l’ensemble des catégories d’internés, sans occultation ni amalgame.

En vis-à-vis du récit historique, nous nous sommes en outre attachés à distinguer pour chaque période des destins individuels parmi les plus emblématiques, pour incarner physiquement cette histoire. Parmi la masse des internés et des animateurs des associations d’entraide qui vinrent les aider, une vingtaine de trajectoires ont été choisies au final émanant de personnalités célèbres, comme Lion Feuchtwanger ou Varian Fry, ou d’anonymes.

Les contenus se devaient d’être accessibles au public le plus large, français et étranger, en adoptant différents niveaux de lecture, dont un destiné aux enfants. Nous avons proposé qu’il soit réalisé à partir du parcours et de l’œuvre de Franz Meyer, dessinateur et militant antifasciste allemand interné aux Milles avant d’émigrer aux États-Unis en 1942.

Lire un extrait du texte de Robert Mencherini.

Lire un extrait du texte d’Angelika Gausmann.

Lire un extrait du texte de l’Atelier Novembre.

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Mémoire du camp des Milles 1939-1942

Photographies
Yves Jeanmougin

Textes
Robert Mencherini
Angelika Gausmann
Olivier Lalieu
Atelier Novembre


Préface de Alain Chouraqui

Les photographies publiées dans ce livre ont été prises entre 2008 et 2012.

Livre relié 27 x 27 cm / 240 pages / 360 illustrations n & b et couleur
Métamorphoses / Le Bec en l’air (2013)
ISBN 978-2-916073-93-4

29 €

Également disponible en version anglaise :
Memory of the Camp des Milles 1939-1942

Édition réalisée en partenariat avec :

Logo de la FCMME et lien vers le site web du Site-Mémorial du Camp des Milles

et avec le concours du :

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Cet ouvrage est disponible au Site-Mémorial du Camp des Milles
et en librairie ou directement auprès de :


Métamorphoses
Friche la Belle de Mai 41 rue Jobin 13003 Marseille

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meta@metamorphoses-arts.com

Olivier Lalieu Historien, Olivier Lalieu est responsable de l’aménagement des lieux de mémoire et des projets externes du Mémorial de la Shoah. Membre du conseil scientifique de la Fondation du Camp des Milles – Mémoire et Éducation, il est commissaire des expositions historique et mémorielle du Site-Mémorial du Camp des Milles. Il a notamment publié La Zone grise ? La Résistance française à Buchenwald, Tallandier, 2005 (réédition Texto, 2012).