Détail d’une photo d’Yves Jeanmougin, Casablanca.

D’Anfa à Casablanca
Paul Balta Écrivain et journaliste

Partant de la corniche d’Aïn Diab et terminant par elle, Yves Jeanmougin nous promène à travers la mosaïque des quartiers de la ville. L’écrivain Youssef Fadel nous y balade aussi avec beaucoup d’humour dans Je te haïrai si je peux, que vous lirez plus loin.

[…] Nous passons des misérables bidonvilles à Anfa, devenue le quartier le plus chic, des modernes immeubles luxueux aux demeures traditionnelles, vues de l’intérieur, privilège dont a bénéficié Yves Jeanmougin car les étrangers ont rarement l’occasion d’y pénétrer. Il nous montre la mosquée Hassan II, la seule à être bâtie sur la mer, la plus grande du monde, dotée du plus haut minaret. Il ressuscite des bâtiments qui ont disparu comme l’Eden Rock. Plus loin, un ange sculpté nous annonce le cimetière chrétien d’El Hank, puis près du parc de la Ligue arabe, l’ancienne cathédrale du Sacré-Cœur est devenue récemment un centre culturel marocain, non loin duquel vivent encore quelques Européennes d’un âge avancé, nées pendant la colonisation.

Dans l’ensemble, Yves Jeanmougin, fidèle à lui-même, privilégie les habitants, pauvres et riches, dans leur diversité, leur vie quotidienne, les jours de fête, lors de cérémonies comme la circoncision, les fiançailles, les mariages ou les deuils…

À Anfa, on découvre à l’hippodrome que les blédards ont remplacé les bourgeois. Les croyants qui prient à la synagogue, près de l’immense cimetière juif, nous rappellent que la communauté du Maroc reste encore la plus nombreuse du monde arabe et que le Musée judéo-marocain, créé en 2000 par Simon Lévy à Casablanca, est le seul en terre d’Islam. Non loin, des élèves d’une école coranique font pendant à ceux d’une école publique. Tandis que des rues sont bondées de Casablancais qui accomplissent la prière du vendredi, la photo d’un Chinois confirme que ses compatriotes ont commencé à pénétrer en Méditerranée ! Les vendeuses de poissons et le marché aux grains suggèrent senteurs et saveurs, puis des restaurants nous rappellent la succulence de la cuisine marocaine : la typique soupe harira, la pastilla, entrée unique en son genre qui mélange salé et sucré, les différents couscous et tagines, les pâtisseries dont les plus connues sont le makroud, berbère, et les kaab el ghazal, cornes de gazelles, arabo-andalouses, accompagnés du thé à la menthe servi selon l’élégant rituel marocain.

Au terme de ce périple, je suis persuadé que, paradoxalement, cet album fera découvrir aux habitants et aux familiers de Casablanca des aspects qu’ils ignorent. Pour ceux qui ne connaissent pas cette ville, il est une merveilleuse invitation au voyage. Pour tous enfin, il est une incitation au dialogue et à l’échange.

Lire un extrait du texte de Youssef Fadel.

Avoir un aperçu du livre. (séquence Flash)


Casablanca

Yves Jeanmougin photographies
Youssef Fadel texte

Préface de Paul Balta

Les photographies publiées dans ce livre ont été prises entre 1997 et 2006.

Livre broché 36 x 24 cm / 208 pages / 190 photographies en bichromie
Métamorphoses / Tarik éditions (2007)
ISBN 978-2-9514410-4-0

35 € [ au lieu de 45 € ]

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Métamorphoses
Friche la Belle de Mai 41 rue Jobin 13003 Marseille

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Paul Balta
Né en 1929 à Alexandrie, il a vécu près de vingt ans au Proche-Orient, qu’il a parcouru en tous sens de même que la Méditerranée, avant de terminer ses études supérieures à Paris où il est installé depuis 1947. Spécialiste des mondes arabe et musulman et de la Méditerranée, il a effectué de nombreux reportages du Maroc à l’Afghanistan. Journaliste, il est entré en 1970 au journal Le Monde, où il fut notamment chef de la rubrique Maghreb. Il a également collaboré à diverses revues internationales, et fut directeur du Centre d’études de l’Orient contemporain à l’Université Paris III Sorbonne Nouvelle (1988-1994). Il compte nombre d’ouvrages à son actif : Iran-Irak, une guerre de 5 000 ans (Anthropos/Economica, 1988) ; Le Grand Maghreb, des indépendances à l’an 2000 (La Découverte, 1990) ; L’Islam (Le Monde éditions, 1998) ; Méditerranée, défis et enjeux (L’Harmattan, 2000) ; Boire et manger en Méditerranée (Actes Sud, 2004) ; en collaboration avec Claudine Rulleau : La Politique arabe de la France (Sindbad, 1973) ; L’Iran insurgé (Sindbad, 1979) ; L’Algérie (Milan, 2002) ; La Méditerranée, berceau de l’avenir (Milan, 2006).